Page:Beaumarchais - Œuvres choisies, édition 1913, tome 2.djvu/192

Cette page n’a pas encore été corrigée

 c’est qu’on ne veut pas le croire.

FIGARO.

On a tort.

SUZANNE.

Apprends qu’il la destine à obtenir de moi, secrètement, certain
quart-d’heure, seul à seule, qu’un ancien droit du seigneur…. Tu sais
s’il était triste !

FIGARO.

Je le sais tellement que si monsieur le Comte en se mariant n’eût pas
aboli ce droit honteux, jamais je ne t’eusse épousée dans ses domaines.

SUZANNE.

Hé bien ! s’il l’a détruit, il s’en repent ; et c’est de ta fiancée qu’il
veut le racheter en secret aujourd’hui.

FIGARO se frottant la tête.

Ma tête s’amollit de surprise ; et mon front fertilisé….

SUZANNE.

Ne le frotte donc pas !

FIGARO.

Quel danger ?

SUZANNE riant.

S’il y venait un petit bouton ; des gens superstitieux….

FIGARO.

Tu ris, friponne ! Ah ! s’il y avait moyen d’attrapper ce grand trompeur,
de le faire donner dans un bon piége, et d’empocher son or !

SUZANNE.

De l’intrigue, et de l’argent ; te voilà dans ta sphère.

FIGARO.

Ce n’est pas la honte qui me retient.

SUZANNE.