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joie, la douleur s’y combattaient ; elle ne put d’abord s’exprimer que par un déluge de pleurs, mais l’abbé Ducosquer la pria de modérer son affliction. Ma fille, lui dit-il, ne songez pas seulement à ce que je souffre, mais à la cause pour laquelle je souffre ; croyez surtout que ce moment de joie, que la Providence m’accorde, me fait oublier des années de peines. Je retrouve mon élève chérie et je la retrouve dans l’exercice des vertus qu’elle annonçait dès ses jeunes années ; béni soit Dieu, qui me réservait cette consolation avant de m’appeler à lui !

L’abbé fit ensuite à Clémentine le récit de toutes les fatigues qu’il avait essuyées et de tous les dangers qu’il avait courus. Toujours errant de bourgade en bourgade,