Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/98

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

une chambre de derrière, où, sur un banc vermoulu, elle découvre un vieillard vénérable enveloppé d’une mauvaise redingote, et portant sur son visage l’empreinte de la misère et de la maladie, et dans ses yeux le calme de la résignation. Clémentine lui adresse avec attendrissement quelques questions sur son état et sur les moyens de l’adoucir. À peine sa douce voix a-t-elle frappé les oreilles du vieillard, qu’il saisit sa main, la serre dans les siennes et l’arrose de larmes. Clémentine, aussi surprise que touchée, le regarde attentivement, et dans ces traits défigurés par de longues souffrances, reconnaît ceux de son respectable instituteur, du tendre ami de son enfance. Mille sentimens confus vinrent assaillir l’âme sensible de la jeune fille ; la