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la faim leur arrachait. Quel vaste champ pour l’active charité de nos deux amies ! Clémentine, de grand matin, parcourait les environs de la ville, visitait les chaumières les plus misérables, et, chargée de quelques petits pains, qu’il fallait encore cacher soigneusement, distribuait ce soulagement suivant le besoin de chaque famille.

Un jour que son zèle l’avait emportée plus loin qu’à l’ordinaire, elle découvrit une chétive cabane éloignée de toute autre habitation, et dont le seul aspect donnait l’idée de l’excessive misère de ses habitans ; elle frappe doucement, et ne recevant point de réponse, elle ouvre une porte fermée par un simple loquet de bois. Elle entre dans un bouge obscur et infect, et n’y trouvant personne, elle pénètre dans