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quemment dans cette maison, observa d’abord Clémentine avec assez de sang-froid ; mais bientôt un sentiment plus tendre, né de l’estime la plus parfaite, le domina avec d’autant plus de force, que c’était la première fois qu’il l’éprouvait. Ce fut en présence de madame Gélin qu’il en fit l’aveu ; il demanda à cette dame la main de sa protégée, s’il était assez heureux pour ne pas lui déplaire. Clémentine, depuis qu’elle le connaissait, cherchait à se défendre de l’inclination qu’elle sentait pour lui ; dénuée de fortune et même d’espérance pour l’avenir, elle ne pouvait se flatter de faire un établissement aussi avantageux. Le désintéressement du jeune homme la surprit et augmenta son estime pour lui ; mais elle combattit son projet par toutes les rai-