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pour lui la place qu’il occupait dans cette petite ville, afin de ne pas vivre trop loin de lui et d’être à même de le voir fréquemment. Il allait ordinairement passer les jours de repos avec sa mère, qu’il respectait et aimait de tout son cœur. Elle désirait depuis long-temps de le voir marier, mais il n’avait encore trouvé dans aucune femme les qualités qui pouvaient l’attacher. Ce n’était pas de frivoles agrémens qui devaient fixer son cœur : il ne les estimait qu’autant qu’ils étaient joints à une vertu solide, mais douce, aimable et indulgente. Le portrait que lui avait fait madame Gélin, de sa jeune amie, était celui de l’objet idéal qu’il s’était souvent représenté ; il résolut d’examiner par lui-même si l’amitié ne l’avait point flatté. Il retourna fré-