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cœur sensible, elle avait travaillé pour elle-même. Les soins, les complaisances de son aimable compagne, adoucirent ses maux, charmèrent ses ennuis et semèrent de fleurs le déclin de sa vie.

Madame Gélin avait un jugement sain, mais peu d’esprit, et encore moins de connaissances acquises ; une piété sincère avait dirigé toute la conduite de sa vie : sa conversation roulait ordinairement sur les maximes qu’elle avait recueillies dans les livres saints, qui étaient sa seule lecture ; quand elle traitait ces sujets, elle devenait éloquente ; elle attendrissait, et elle persuadait. Clémentine sut se conformer à sa manière d’être ; leurs entretiens étaient de la plus grande simplicité ; la jeune personne se défendait tout ce qui pouvait déceler la supé-