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malheureux ; c’est qu’on ne connaît pas la délicatesse et la sensibilité de son âme ; elle remplissait un devoir sacré, non comme une tâche pénible, mais comme la source des jouissances les plus pures. Travailler pour sa mère, la distraire et la consoler par les charmes de sa conversation, et par une gaieté soutenue, c’était pour elle le bonheur. Madame Vernange, qui voyait les vertus de sa fille s’épurer au creuset de l’adversité, goûtait de nouvelles douceurs dont elle n’avait pas eu d’idée avant ce temps d’épreuves.

Trois années s’écoulèrent dans cette situation. Clémentine venait d’atteindre dix-sept ans, lorsque sa mère lui fut enlevée, en trois jours, par une fièvre maligne. Elle perdit la connaissance dès les premiers instans de &a maladie, et mourut sans