Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai coutume, ma chère enfant, d’appuyer les avis que ma tendresse te donne par des faits dont j’ai souvent été moi-même témoin. L’histoire de Clémentine Vernange te montrera les dangers de la médisance, et t’engagera sans doute à veiller sur toutes les paroles, pour te préserver des reproches affreux que tu le ferais, si tu devenais la cause de la perte d’un être que, par le commandement exprès de la Divinité, tu dois aimer comme toi-même.

Clémentine avait perdu son père en has âge ; sa mère, que la médiocrité de sa fortune obligeait à l’économie, s’était retirée au couvent, où les maîtres étaient moins chers que dans le monde. Madame Vernange assistait à toutes les leçons de sa fille, et l’élevait dans une