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mon excellente amie, ce qui sera absolument nécessaire pour la subsistance de mes parens, au cas que le mariage dont on s’occupe n’eût pas lieu ; s’il se faisait, je ne rougirais pas de tout devoir à mon époux, et mes efforts, pour le seconder dans son commerce, nous mettraient, je l’espère, en état de soutenir mon père et ma mère. En vérité, mademoiselle, reprit la comtesse, je trouve très étrange que vous vouliez m’empêcher de payer mes dettes. Vous imaginez-vous que nos engagemens soient rompus ? Vous vous êtes donnée à moi pour vingt ans ; j’ai promis 40,000 francs comme un faible prix d’un si grand sacrifice ; s’il a plu au ciel d’abréger le temps de notre épreuve, cet événement imprévu ne peut détruire un contrat sacré.