s’effectuerait ainsi toujours six mois d’avance. Mademoiselle Beauval remercia affectueusement le gouverneur ; elle lui demanda la permission d’écrire deux lettres, et la faveur de les envoyer à leur adresse avec la somme qu’elle venait de recevoir ; ce devoir rempli, lui dit-elle, je vous suivrai sans regrets près de ma nouvelle maîtresse : le gouverneur lui accorda ces deux grâces, et la laissa libre d’écrire. Ce ne fut pas sans répandre des larmes qu’elle traça ses adieux à ses parens adorés, mais elle ne s’occupa que de leur adoucir le coup dont elle allait les frapper ; elle connaissait trop bien leurs cœurs pour n’être pas assurée que l’aisance dont ils allaient jouir ne les dédommagerait pas de la perte de leur fille ; jamais elle n’eut obtenu leur consentement pour le sa-
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