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malheureux parens. Ce fut donc au sein de l’infortune que le plus tendre sentiment prit naissance dans les cœurs de ces deux intéressantes créatures ; il était fondé sur l’estime la plus parfaite, aussi pur que désintéressé. Firmin était orphelin : un oncle fort riche avait promis de l’établir dès qu’il saurait son état ; et le jeune homme se proposait d’obtenir la main de Constance, et de devenir l’appui de ses parens. Il les entretenait souvent de ses projets : mademoiselle Beauval les traitait de chimères ; mais elle ne pouvait s’empêcher de lui savoir gré de les avoir conçus.

Cependant la situation de cette famille devenait de plus en plus cruelle ; en vain Constance travaillait-elle jour et nuit ; en vain Firmin donnait-il tout ce dont il pouvait