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cent d’un cœur pénétré : Pauvre mère ! Si jeune encore, ma Delphine, tu concevais donc ce qu’une longue suite de malheurs m’a fait éprouver ? Tu semblais par tes caresses vouloir me dédommager de tout ce que j’ai souffert. Ah ! si je vous voyais tous réunis près de moi, les funestes idées du passé s’effaceraient sans doute ; mais nous vivons à cent lieues de distance, et la consolation qui me serait la plus douce m’est refusée.


Reçois au moins, mon aimable enfant, ce témoignage de ma tendresse : en me lisant, tu croiras être près de moi ; en t’écrivant, je me fais la même illusion ; attendons tout du temps et de la Providence : s’il lui plait un jour de nous rapprocher, je ne regretterai