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par sa fille conduite par une dame étrangère ; je te considérais avec un vif intérêt, mais je ne pouvais te reconnaître, ne t’ayant vue que dans ta première enfance. Tu prononças le nom chéri de Delphine ; je fis un cri de joie, ma fille fut aussitôt dans mes bras ; je vous y réunissais, et jamais mère ne fut plus heureuse. Mais que cet état de félicité devait peu durer ! un seul quart d’heure était accordé à nos tendres épanchemens ; il fut presque employé à regretter chaque minute qui s’écoulait, à prévoir l’instant cruel de la séparation. Ta mère m’entretenait de son mari, de ses enfans : pendant ce temps, debout près de mon fauteuil, tu t’étais emparée de mes mains, que tu serrais tendrement, et que tu couvrais de baisers en répétant avec l’ac-