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était la seule femme qu’il pût désirer pour la compagne de sa vie. Bien des obstacles semblaient s’opposer à ses vœux ; le souvenir récent d’un homme qu’elle avait aimé ne permettrait pas sitôt à Clémentine d’écouter d’autres propositions ; elle n’avait que dix-huit ans, et une si grande différence d’âge pourrait l’effrayer ; enfin Désessards se trouvait si éloigné de la mériter, qu’il n’osait se livrer à l’espérance de lui plaire. Cependant il fut encouragé par son oncle, qui désirait vivement cette union. L’abbé passait toutes ses heures de loisir chez madame Gélin. Son neveu vivant avec lui, il était naturel qu’il l’accompagnât ; il fut bientôt goûté de la vieille dame, qui ne trouvait jamais ses visites trop fréquentes. Il faisait avec complaisance sa partie