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J’ai été trop tard détrompée, et mes regrets ne peuvent réparer les maux que j’ai causés. J’ai séparé deux cœurs dignes l’un de l’autre : j’ai réduit mon malheureux fils au désespoir ; il a trouvé à la bataille de… la mort qu’il désirait ; je viens d’apprendre cette funeste nouvelle qui m’a déchiré le cœur. Je suis l’assassin de mon unique enfant, et cette pensée empoisonnera le reste de mes tristes jours. Le testament de mon fils, qui m’a été envoyé, porte un legs de quarante mille francs en faveur de mademoiselle Vernange ; mon cœur le lui confirme, et en daignant l’accepter elle me procurera la seule consolation que je sois capable de goûter. »

Madame Gélin fut consternée à la lecture de cette lettre ; elle la communiqua d’abord à l’abbé Ducos-