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mais je réglerai mes sentimens, et j’espère retrouver bientôt la tranquillité de mon âme. Madame Gélin admirait le courage de sa jeune amie ; son âge et son caractère la rendaient incapable de le partager ; mais elle eut la prudence de cacher sa faiblesse, et de ne gémir qu’en secret sur les infortunes de celle qu’elle chérissait comme sa fille.

L’abbé Ducosquer, instruit de ce qui venait d’arriver, fut profondément touché des malheurs de son élève ; c’était à lui qu’elle ouvrait son cœur sans réserve ; c’était devant lui qu’elle laissait couler ses larmes sans contrainte ; mais les discours du vieillard, pleins de sagesse et de piété, ranimaient ses forces abattues, et ramenaient le calme dans son cœur agité. La méchanceté qui avait détruit toutes ses