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dernière, le désespoir s’empara de lui ; il prit la poste et alla joindre la troupe qui se rassemblait sous les ordres du général Moreau, pour défendre nos frontières ; il y obtint du service et un poste honorable, et consacra à son pays une vie qui ne lui promettait plus aucune douceur.

Madame Lebel n’apprit le départ de son fils que par une lettre qui fut trouvée sur son secrétaire, et dont voici le contenu :

« Je vous quitte, ma mère, pour vous conserver l’obéissance que je vous dois. Vous préférez, dites-vous, la mort à mon union avec celle que j’aime ; moi je la préfère à la nécessité de manquer à des engagemens aussi chers que sacrés. Je vais la chercher au milieu des ennemis de ma patrie ; j’ai le pressentiment