Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tribuées à des motifs criminels, ainsi que le mystère dont elle les enveloppait. Ces bruits circulèrent dans toutes les sociétés ; des femmes, ennuyées de leur oisive existence, répétèrent ces propos malins et les commentèrent pour le seul plaisir de parler ; enfin il demeura constant dans toute la ville, que Clémentine avait quelque intrigue secrète et ne méritait plus l’estime publique ; on s’appitoyait sur le sort du pauvre Lebel, si indignement trompé par une fille artificieuse, et l’on désirait charitablement qu’il pût être éclairé sur la folie qu’il allait faire.

Ces horribles calomnies n’étaient ignorées que des personnes qu’elles intéressaient. Madame Gélin et Clémentine vivaient dans une retraite absolue, et Lebel, qui passait avec