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son prochain mariage s’étant répandu, des mères, qui avaient désiré cette alliance pour leurs filles ; des jeunes personnes, à qui Lebel paraissait un parti avantageux, éprouvèrent un secret dépit de la préférence qu’obtenait une fille sans bien, qui vivait des bienfaits de sa protectrice. Tant qu’on l’avait vue pauvre et délaissée, comme elle n’excitait point l’envie, on rendait justice à sa conduite. On la citait même comme un modèle de réserve et de modestie ; mais lorsque le sort heureux qui se préparait pour elle, l’eut rendue l’objet d’une basse jalousie, on lui chercha des torts, et la malignité empoisonna ses démarches les plus innocentes. Ses fréquentes sorties à une heure où l’on supposait que sa protectrice était encore endormie, furent at-