Page:Beaulieu - Contes d une mere a sa fille.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jouissait de la vue et de la conversation de l’ami de son cœur, qu’elle trouvait chaque jour plus digne de son attachement ; le soir, retirée dans son cabinet, elle repassait avec une douce joie toutes ses actions de la journée, et n’y trouvait aucun sujet de remords ou de repentir. Souvent elle prolongeait son travail bien avant dans la nuit. S’apercevant que les moyens de madame Gélin ne pourraient long-temps suffire aux engagemens que sa bienfaisance lui faisait prendre, elle se proposa d’y suppléer par le produit de ses ouvrages, et ce motif lui donna une nouvelle activité.

Tandis que l’innocente Clémentine goûtait ces jouissances pures, que la vertu seule peut donner, la méchanceté travaillait sourdement à détruire son bonheur. Le bruit de