Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/54

Cette page a été validée par deux contributeurs.
57
LETTRES DE VOYAGE

industriels qui ne font de commerce que sur la voie publique et qui sont obligés de pousser des cris de toute sorte, la plupart discordants et inintelligibles, pour attirer l’attention des clients. Des marchands de denrées alimentaires, de vieux habits, de chiffons, de tonneaux, des étameurs, des vitriers, des raccommodeurs de faïence, des tondeurs de chiens, des cornets de tramways, des vendeurs de journaux, chacun vivant de son métier et débitant son boniment sur le ton qui lui convient. Il est facile à comprendre que ce n’est pas toujours très harmonieux. Selon le pays d’où il vient, le voyageur remarquera bien des particularités et des usages différents de ceux de son pays, mais le bon goût du Parisien l’empêche généralement de tomber dans les excentricités que l’on remarque à New-York, à Londres et dans les autres grandes villes. Une des particularités qui frappe le plus l’étranger, dans Paris, c’est l’absence absolue d’hommes et de femmes ivres dans les rues et l’extrême propreté des classes pauvres. S’il existe des ivrognes à Paris, on ne les voit jamais et s’il y a des personnes malpropres elles ne sortent jamais dans la rue. L’ouvrier parisien est aussi fier de sa tenue, si humble