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LETTRES DE VOYAGE

ment de ce siècle qu’un réseau enchevêtré de petites rues tortueuses, comme il en reste encore quelques-unes. Les avenues neuves, tirées au cordeau ont ôté l’aspect pittoresque à bien des quartiers, mais elles étaient imposées par une population toujours croissante. Il est pour ainsi dire impossible de se faire une idée des frais énormes qu’a entraînés le percement des nouvelles rues, à travers des quartiers entièrement bâtis, surtout au centre de la ville, où la moindre maison à exproprier valait plusieurs centaines de mille francs et où il a encore fallu indemniser ceux qui s’y trouvaient établis. L’étranger est ensuite étonné de l’animation extraordinaire qui règne, non-seulement dans les principales rues, mais à peu près sur tous les points à la fois. C’est ce qui a donné naissance à l’expression faire des courses au lieu de dire comme chez nous, aller à ses affaires.

Les rues de Paris sont donc très bruyantes et les voitures qui y circulent sont innombrables. J’ai même lu quelque part qu’il passait une moyenne de plus de cent mille voitures par jour, sur un point donné ; au coin des boulevards et de la rue Montmartre par exemple. Ajoutez à cela une grande quantité de petits