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LETTRES DE VOYAGE

l’Aude. Cette très intéressante ville est formée de deux parties : la ville neuve sur la rive gauche de l’Aude et la « Cité » sur la rive droite. La première, bien bâtie, entourée de promenades et de boulevards très ombragés et pourvue d’eau comme aucune autre ville de France, n’offre que peu d’intérêt en dehors de St. Michel, aujourd’hui cathédrale, église du XIIIe siècle, restaurée à la suite d’un incendie en 1849 ; de la Tour (du XVe siècle) de St-Vincent ; des beaux jardins de la Préfecture ; de ses rues tirées au cordeau et de la place Sainte-Cécile. Tout l’intérêt se porte sur la Cité, s’élevant sur un mamelon escarpé, et restée ce qu’elle était il y a plusieurs siècles ; il n’y a pas d’autre exemple en France d’une telle réunion de constructions militaires, religieuses et civiles du moyen âge. Ses murailles ont été construites par les Visigoths, sur les fondations posées par les Romains, et ses défenses sont telles que le concevait l’art militaire au Xe siècle, avec des additions des XIIe et XIIIe siècles. On y voit une double enceinte avec une cinquantaine de tours de toutes les formes, des portes très curieuses, un château avec ses cachots, sa salle de torture, et par-dessus tout, la splendide église de St.