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LETTRES DE VOYAGE

ment sec et beau jusqu’au mois de novembre. « L’élévation du sol, dit M. Guéroult, Lettres sur l’Espagne, le voisinage des montagnes y donnent au froid une intensité particulière. On souffre plus à Madrid l’hiver avec quatre degrés, qu’à Paris avec douze. Il souffle du Guadarrama un air subtil et pénétrant qui vous entre dans la poitrine comme une pointe aiguë, qui serre les tempes et irrite les nerfs ; et, si l’on a pas bien soin de s’envelopper dans son manteau et de se couvrir la bouche, avec un pli et le pan rejeté sur l’épaule, on court risque d’attraper une maladie terrible, qu’on appelle ici pulmonie, et qui vous envoie d’ordinaire dans l’autre monde en moins de deux ou trois jours. Quelquefois, il est vrai, des journées ravissantes, tièdes, sereines, éclatantes de soleil, viennent interrompre le règne de cette température glaciale ; alors on se croirait au mois de mai. »

« L’absence d’arbres dans les alentours est une des causes les plus réelles de cette rudesse du climat de Madrid. Rien ne préserve la ville, en hiver des vents du nord, en été des rayonnements brûlants des sables qui l’entourent. Toutefois, il se fait tous les jours de nouvelles plantations, et peu à peu, dans quel-