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LETTRES DE VOYAGE

maigre salaire, durant 10 heures par jour, balayeurs et balayeuses, de 4 heures du matin à 11 heures et de 2 heures du soir à 5 heures, doivent pousser qui la raclette, qui le balai de bouleau, qui la brosse en piazzava et livrer au Parisien exigeant près de 12,000,000 mètres exempt de toute immondice !

Nous sommes loin du temps où le soin d’enlever les immondices amassés dans les rues des grandes villes était abandonné à des troupes de chiens errants ou même de porcs qui venaient la nuit dévorer les charognes et les détritus de toutes sortes que les habitants jetaient chaque soir devant leurs maisons, ainsi qu’il est encore fait dans quelques grandes villes de l’Orient. Aujourd’hui, le balayage a fait des progrès, il est régi par la loi. Le riverain n’est plus tenu, comme il y a encore quinze ans, de balayer et faire balayer la partie du trottoir ou de la rue qui lui incombe, mais il est tenu de payer. « À partir de sa promulgation, dit la loi du 26 mars 1873, la charge qui incombe aux propriétaires riverains des voies de Paris livrées à la circulation publique, de balayer, chacun au droit de sa façade, sur une largeur égale à celle de la moitié des dites voies et ne pouvant toutefois