Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.
251
LETTRES DE VOYAGE

vue du caractère arabe, à ce que j’ai déjà vu à Tunis et à Constantine.

Le livre de M. Piesse nous apprend que la population d’Alger, recensement de 1886, est de 74,792 habitants. Les Français figurent pour 23,891, les Musulmans pour 16,759, les Israélites pour 8,486, les nationalités diverses pour 21,382 habitants. C’est la capitale de l’Algérie, la résidence du gouverneur-général, de l’archevêque, et de tous les chefs supérieurs des services civils et militaires. Elle est située, par 36° 47 de latitude Nord, de 0° 44 de longitude Est, sur la côte nord de l’Afrique. Les maisons, enveloppées par des fortifications qui n’ont aucune utilité, s’étagent les unes au-dessus des autres ; elles sont presque toutes terminées en terrasses et blanchies à la chaux.

Alger se compose de deux parties bien distinctes : la ville haute, conservant encore son cachet arabe, qui disparaît cependant de jour en jour, et la ville basse, bâtie à la française, poudreuse, animée. Tout a été dit sur Alger, sa position et son climat privilégié. Abou-Mohammed el-Abdery, le Maure de Valence, le savant voyageur, écrivait un des premiers, au XIIIe siècle, à propos d’Alger :