Page:Beaugrand - Lettres de voyages - France, Italie, Sicile, Malte, Tunisie, Algérie, Espagne, 1889.djvu/226

Cette page a été validée par deux contributeurs.
229
LETTRES DE VOYAGE

Un peu plus haut que cette vaste citerne, destinée à alimenter la ville de Bône, a été érigée au milieu de beaux oliviers, une statuette en bronze de St. Augustin, sur un socle en marbre blanc. De cet endroit, la vue que l’on a de Bône, de l’Edough et de la mer, est des plus magnifiques.

Plus haut encore, le mamelon décapité d’Hippone porte un vaste hospice pour les vieillards, construit par Mgr Lavigerie ; il est précédé d’une basilique monumentale qui attire les regards de fort loin. Un autre hospice de ce genre a été bâti au pied de l’Edough, grâce aux libéralités de M. Salvador Coll, riche propriétaire de Bône. Au bas d’Hippone on voit encore sur le bord de la Seybouse, et à 1,000 mètres de son embouchure, des fragments de maçonnerie, des éperons déchaussés, restes d’un ancien quai de débarquement. Là était le port d’Hippone ; là, en l’an 709 de Rome, la flotte de Mételius Scipion, partisan de Pompée, fut détruite par celle de Publius Sittius, lieutenant de César.


Voilà des renseignements qui ne sauraient manquer d’intéresser les lecteurs de La Patrie, c’est pourquoi je les ai cités en entier. Ma prochaine lettre traitera du voyage de Bône à Constantine, en passant par Duvivier, Guelma et Kroubs et nous filerons ensuite sur Alger en passant par Philippeville, Collo, Djidjelly, Bougie et Dellys.