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LETTRES DE VOYAGE

Si l’on excepte quelques sites charmants, le Bardo et les ruines de Carthage, les environs de Tunis offrent peu d’intérêt.

Quelque soit la porte par laquelle on en sort, on est très étonné de se trouver tout à coup dans la plus complète solitude. Quelques forts situés à l’ouest de Tunis, et d’ailleurs en très mauvais état ; partout un sol aride et inculte ; çà et là quelques troupeaux de chèvres noires gardées par de grands pâtres déguenillés.

Le palais du Bardo, palais d’hiver du Bey, est une vaste construction arabe, entourée de murs flanqués de bastions qui ressemble plutôt à une vaste caserne, agencée sans art et sans goût. Il est situé à deux kilomètres de Tunis et paraît aujourd’hui presque abandonné, si l’on excepte quelques pauvres marchands arabes accroupis dans les couloirs dont ils ont pris possession, et qui vous offrent en passant, leurs bibelots d’une valeur absolument négative. Après avoir franchi le vestibule, un couloir sombre conduit à une première cour ; un autre couloir conduit à une deuxième cour beaucoup plus belle. De cette cour on pénètre dans les appartements princiers par un bel escalier dit escalier des lions, ornés de six beaux lions en marbre blanc.