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LETTRES DE VOYAGE

ment vu un si bel ensemble de forces physiques et intellectuelles.

À la voix de l’officier, les élèves se forment en colonne à distance entière, se massent sur une des faces de la cour, et musique, tambours et clairons en tête, le défilé commence. On joue la marche du 3e zouaves, ancien régiment du commandant et de Chartrand. Les sections, alignées au cordeau, passent devant nous la tête haute, et les derniers, âgés de 13 ans, défilent sans armes avec une correction d’alignement digne de leurs aînés.

J’en avais des larmes aux yeux, et là je compris toute la force de la France. Jamais dans aucune revue militaire, je n’ai vu plus parfait défilé. Je félicitai le commandant de ce beau résultat, et je comprenais alors pourquoi le gouvernement avait appelé cet officier d’élite à la tête de cette école. Plus beau commandement ne pouvait être confié à un homme plus digne, capable de remplir mieux la noble et belle mission de dresser la jeunesse française au dur métier des armes.

De là, on nous fit visiter les chambres. Chaque dortoir contient une quarantaine de lits bien alignés, propres, avec les effets de chaque élève pliés soigneusement sur des éta-