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prêt à rendre service, à faire une commission, ou à prêter la main lorsque l’occasion se présentait. Il n’avait jamais été à l’école et ce n’est que très tard, à l’âge de treize ou quatorze ans, que le curé du village lui avait permis de faire sa première communion. Bien qu’il ne fût pas ce que l’on appelle un simple d’esprit, il avait poussé un peu à la diable et son intelligence qui n’était pas très vive n’avait jamais été cultivée. Dès l’âge de dix ans, il aidait déjà sa mère à faire bouillir la marmite et à amasser la provision de bois de chauffage pour l’hiver. C’était généralement sur la grève du St-Laurent qu’il passait des heures entières à recueillir les bois flottants qui descendaient avec le courant pour s’échouer sur la rive.

Macloune avait développé de bonne heure un penchant pour le commerce et le brocantage et ce fut un grand jour pour lui, lorsqu’il put se rendre à Montréal pour y acheter quelques articles de vente facile, comme du fil, des aiguilles, des boutons, qu’il colportait ensuite dans un panier avec des bonbons et des fruits. Il n’y eut plus