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MACLOUNE

I



BIEN qu’on lui eût donné, au baptême, le prénom de Maxime, tout le monde au village l’appelait Macloune.

Et tout cela, parce que sa mère, Marie Gallien, avait un défaut d’articulation qui l’empêchait de prononcer distinctement son nom. Elle disait Macloune au lieu de Maxime et les villageois l’appelaient comme sa mère.

C’était un pauvre hère qui était né et qui avait grandi dans la plus profonde et dans la plus respectable misère.

Son père était un brave batelier qui s’était noyé, alors que Macloune était encore au berceau, et la mère avait réussi tant bien que mal, en allant en journée à droite et à gauche, à traîner une pénible existence et à réchapper la vie de son enfant qui était né rachitique et qui avait vécu et grandi,