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pris pour habitude de ne faire ses pâques qu’après la période de rigueur, et il mettait une espèce de fanfaronnade à ne s’approcher des sacrements qu’après que tous les fidèles s’étaient mis en règle avec les commandements de l’Église.

Bref, Fanfan était un luron que les commères du village traitaient de pendard, que les mamans qui avaient des filles à marier craignaient comme la peste et qui passait, selon les lieux où on s’occupait de sa personne, pour un bon diable ou pour un mauvais garnement.

Pierriche Desrosiers et Maxime Sanssouci se levèrent pour lui souhaiter la bienvenue et pour l’inviter à prendre un coup, qu’il s’empressa de ne pas refuser.

― Et maintenant, Fanfan, raconte-nous ton histoire de bête à grand’queue. Maxime veut faire l’incrédule et prétend que tu veux nous en faire accroire.

― Ouidà, oui ! Eh bien, tout ce que je peux vous dire, c’est que si c’eût été Maxime Sanssouci qui eut rencontré la bête au lieu de moi, je crois qu’il ne resterait plus personne pour raconter l’histoire, au jour d’aujourd’hui.