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LE LOUP-GAROU

pas réussi à les délivrer et qu’ils iraient sans doute continuer leur sabbat sur un autre point de l’île.

Ce qui avait empêché le premier coup de porter, c’est que le fusil n’avait pas été bourré avec le trèfle à quatre feuilles et que les balles n’avaient pas été plongées dans l’eau bénite.

― Hein ! qu’est-ce que vous dites de ça, M. l’avocat. J’en ai-t-y vu des loups-garous ? continue Pierriche Brindamour.

― Oui ! L’histoire n’est pas mauvaise, mais je trouve que vous les avez vus un peu de loin et qu’il y a bien longtemps de ça. Si la chose s’était passée l’automne dernier, je croirais que ce sont les membres du Club de pêche de Phaneuf et de Joe Riendeau de Montréal que vous avez aperçus sur l’île de Grâce en train de courir la galipette. Vous avez dit vous-même que tous les rouges étaient des coureux de loup-garou et vous savez bien, M. Brindamour, qu’il n’y a pas de bleus dans ce club-là !

― Ah ! vous vous moquez de mon histoire et vous vous imaginez sans doute