mais c’est pour nous endormir que vous blaguez comme ça. Allez dire ça aux gens de Bruneau. Ce qui me faut à moi c’est des preuves, et si vous savez une histoire de loup-garou, racontez-la, car on va finir par croire que vous n’en savez pas et que vous voulez vous moquer de nous autres.
― Oui-dà ! oui. Eh ben j’en ai une histoire et je vas vous la conter, mais à une condition : vous allez nous faire servir un gallon de whiskey d’élection pour que nous buvions à la santé de Monsieur Morgan, notre candidat.
La proposition fut agréée et le p’tit lait électoral fut versé à la ronde, haussant d’un cran l’enthousiasme déjà surchauffé de cet auditoire désintéressé !
Et après avoir constaté qu’il ne restait plus une goutte de liquide au fond de la mesure d’un gallon qu’on avait placé sur une pile de littérature électorale, au beau milieu de la table, Pierriche Brindamour prit la parole.
— C’est pas pour un verre de whiskey