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LE LOUP-GAROU

des cours d’économie politique aux badauds qui prétendaient s’intéresser à leurs arguments, pour attraper de temps en temps un p’tit coup de whiskey blanc à la santé de Monsieur Morgan.

Dans une salle basse, remplie de fumée, assis sur des bancs grossiers autour d’une table de bois de sapin brut, vingt-cinq à trente gaillards des alentours causaient politique sous la haute direction d’un étudiant en droit qui pontifiait, flanqué de quatre ou cinq exemplaires du Hansard et des derniers livres bleus des ministères d’Ottawa.

Le père Pierriche Brindamour en était rendu au paroxysme d’un enthousiasme échevelé et criait comme un possédé :

― Hourrah pour Monsieur Morgan ! et que le diable emporte tous les rouges de Sorel ; c’est une bande de coureux de loups-garoux.

Un éclat de rire formidable accueillit cette frasque du père Pierriche et comme on le savait bavard, à ses heures d’enthousiasme, on résolut de le faire causer.

― Des coureux de loup-garou ! Allons