d’abord troubler la bonne entente, jusqu’à ce qu’un jour, Vanelet vint me trouver et me demandât de lui servir de témoin dans une lutte à coups de poings qu’il devait avoir le lendemain avec son co-paroissien. « Nous aimons, me dit-il, la même fille, au pays, et comme nous ne pouvons l’épouser tous les deux, nous voulons régler l’affaire par une partie de boxe. » La proposition me parut assez raisonnable, car on se bat volontiers et pour de bien petites raisons dans les chantiers. J’acceptai donc et le lendemain matin, de bonne heure, avant l’heure des travaux, les adversaires étaient face-à-face dans une clairière voisine. La bataille commença assez rondement ; mais à peine les premiers coups avaient-ils été portés que Vanelet était absolument hors de lui-même, dans un accès de fureur noire. Plus fort et plus adroit que son adversaire, il lui portait des coups terribles sous lesquels l’autre s’écrasait comme sous des coups de massue. J’essayai vainement, avec l’autre témoin, d’intervenir pour faire
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