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daient là, quelquefois pendant une heure entière, jusqu’au moment où une voix de femme se faisait entendre de la maison.

― Marichette ! oh ! Marichette !

C’était la tante qui proclamait l’heure de rentrer pour se mettre au lit.

Les deux amoureux se donnaient tristement la main en se regardant fixement, les yeux dans les yeux et :

― Bôsoi Maïchette !

― Bonsoir Macloune !

Et Marichette rentrait au logis et Macloune retournait à Lanoraie.

Les choses se passaient ainsi depuis plus d’un mois, lorsqu’un soir Macloune arriva plus joyeux que d’habitude.

― Bôjou Maïchette !

― Bonjour Macloune !

Et le pauvre infirme sortit de son gousset une petite boîte en carton blanc d’où il tira un jonc d’or bien modeste qu’il passa au doigt de la jeune fille.

― Nous autres, mariés à Saint-Michel. Hein ! Maïchette !

― Oui, Macloune ! quand tu voudras.

Et les deux pauvres déshérités se don-