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pier jauni qu’il déplia avec soin et qu’il lût d’une voix attendrie :

Direction Supérieure des PP. St. Sulpice.
Montréal, ce 20 juin 1827.

Monsieur,

« Je reçois de France, l’ordre de vous faire parvenir au nom de M. le Comte de Kénardieuc, capitaine de frégate au service de Sa Majesté, une traite de vingt mille francs, payable à vue, chez Maître Larue, notaire, rue Notre-Dame, à Montréal. M. le Comte me prie en même temps de me faire, auprès de vous, l’interprète de sa reconnaissance pour le service signalé que vous lui avez rendu, en lui faisant parvenir des nouvelles d’un frère, M. le vicomte de Kénardieuc, qu’il croyait mort depuis bien des années. La dernière volonté de ce pauvre missionnaire du Nord-Ouest que vous m’avez transmise d’une manière si fidèle, n’était autre chose qu’un testament en règle, sur lequel était porté un legs de dix mille francs pour celui qui délivrerait à Montréal, entre mes mains, les documents en question. M. le Comte vous prie d’accepter le double de cette somme, en mémoire de la peine que vous avez prise pour lui faire connaître les circonstances de la mort de son frère bien aimé qui avait fait le sacrifice d’un grand nom et d’une