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tremblante maniait avec moins d’adresse la faux du moissonneur.

On se rassemblait, au dîner, pour manger en commun l’humble repas des travailleurs, et ces quelques moments d’une causerie intime rendaient Pierre tout joyeux et Jeanne encore plus pensive.

Chaque soir, maintenant, Pierre allait sur la grève souhaiter un dernier bonsoir à ses amis de Contrecœur, et bien souvent, il oubliait en rêvant au bruit caressant de la lame qui venait lécher le sable du rivage, la danse sous les coudriers et les histoires du maître d’école.