Page:Beaugrand - Jeanne la fileuse, 1878.djvu/276

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouvoir porter secours. Des mères éplorées se tordaient les bras et demandaient à grands cris leurs enfants qui étaient voués à une mort certaine ; les pères plus calmes, mais les yeux hagards, travaillaient, sans espoir de succès, à aider ceux qui les appelaient d’une voix déchirante. La scène était horrible. De temps en temps, une jeune fille affolée de terreur apparaissait à l’une des fenêtres, et se précipitait dans l’espace pour se briser sur la terre déjà teinte du sang de ses compagnes. On apporta des matelas sur lesquels quelques pauvres enfants furent assez heureux pour tomber sans se faire trop de mal. Les cris des blessés, le râle des mourants, le bruit sinistre des flammes qui continuaient leur œuvre dévastatrice, tout faisait de cette scène un spectacle impossible à décrire.

« Aussitôt que le feu eut consommé son sacrifice, et que ses terribles ravages se furent apaisés, on procéda au déblaiement des décombres et on retira des cendres fumantes, les corps calcinés des victimes qui étaient entassées dans la partie sud de la salle.

« Chaque corps qui était retiré des ruines était aussitôt entouré par une foule anxieuse de parents et d’amis cherchant à reconnaître, qui les