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que contient cette lettre seront suffisantes pour calmer son impatience.

— Oui, espérons-le, répondit le vieillard ; d’autant plus que j’ai à lui faire connaître une nouvelle qui ne saurait manquer de lui être très agréable. J’ignore, M. Dupuis, si la jeune fille vous a raconté l’histoire de ses amours avec Pierre Montépel et les difficultés que souleva la famille de son prétendu à propos de leur mariage projeté. Qu’il me suffise, dans tous les cas, de vous dire que Pierre et Jeanne sont fiancés, et que leur mariage doit avoir lieu immédiatement après le retour des voyageurs. Pierre Montépel qui est un brave garçon avait sacrifié ses liens de famille pour suivre les inspirations de son cœur, et son départ pour les chantiers, l’automne dernier, fut l’occasion d’une querelle assez sérieuse entre lui et son père qui est un riche « habitant » de Lavaltrie. Le père Montépel est un homme d’un caractère violent, et il s’était laissé emporté par la colère à dire des choses cruelles et injustes. Pierre était parti, bien résolu à gagner lui-même sa vie, sans s’occuper des richesses que son père possède et dont il est l’unique héritier. Le temps, et les circonstances pénibles de la mort de M. Girard, ont amené des changements dans l’opposition que mettait M. Montépel au mariage de son fils, et