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précier les qualités tous les jours, et nous pouvons nous féliciter d’avoir trouvé pour Jeanne un mari aussi vaillant et aussi industrieux. Et toi ! bon père, comment te portes-tu ? Bien, je l’espère. Et Jeanne, la pauvre enfant ? S’est-elle consolée du départ de son fiancé ? Notre santé à nous a été excellente sous tous les rapports et nous nous faisons une fête d’aller bientôt vous serrer sur nos cœurs. Pierre écrit à Jeanne en même temps que je t’écris, et le même courrier devra vous apporter nos deux lettres. Embrasse bien fort ma sœur pour moi, et toi, bon père, reçois l’assurance de mon affection sans bornes et de mon dévouement filial.

« Ton fils dévoué,
Jules Girard. »

Michel avait lu et relu lentement la lettre du frère de Jeanne. À un certain moment, il avait même tressailli visiblement, et sa figure s’était couverte d’une pâleur que le docteur n’avait cependant pas remarquée. Faisant un effort sur lui-même, il réussit à surmonter cette émotion passagère, et il dit au docteur :

— Jeanne va se trouver bien désappointée, docteur, de ce retard inattendu, car elle se faisait une joie de voir arriver son frère sous peu de jours. Mais il faut espérer que les explications