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et de bannières, et sillonnées en tous sens de banderoles aux couleurs nationales. Des arcs de triomphe avaient été érigés presqu’à chaque pas, portant des inscriptions de bienvenue et de fraternité patriotique. Le spectacle était grandiose, et toute la presse, sans distinction de nationalité, fut unanime à reconnaître l’immense succès de la démonstration.

La procession terminée, la foule s’était précipitée dans la vaste église de Notre-Dame dont la nef fut bientôt encombrée. Beaucoup, même, ne purent y trouver place. Le temple avait revêtu ses plus riches ornements et jamais on n’avait vu un peuple aussi nombreux et aussi recueilli. Une messe solennelle fut célébrée, et un prédicateur éloquent prononça le sermon de circonstance. Après la messe, la foule se rendit au Champ-de-Mars où des discours patriotiques furent prononcés en présence d’un auditoire que l’on estimait à plus de vingt-cinq mille personnes. Il y eut, le même soir, un banquet splendide auquel étaient invitées toutes les notabilités de la politique, de la littérature et des professions libérales, et des santés enthousiastes furent proposées à la fraternité nationale des Canadiens-français du Canada et des États-Unis. Des discours remarquables furent prononcés de part et d’autre, et on profita de