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à témoigner de l’attachement qu’ils gardaient à la patrie absente, en prenant part à ce pèlerinage patriotique.

Les fêtes, à Montréal, furent d’un éclat sans pareil. Toute la population française de la métropole du Canada s’était fait un devoir de contribuer au succès de la démonstration, en décorant les rues et en se rendant en foule au devant des sociétés nationales des États-Unis pour leur offrir les prémices de la bienvenue la plus cordiale et la plus fraternelle. La procession du 24 juin, favorisée par un temps magnifique, se composait de plus de vingt mille personnes. Soixante sociétés franco-canadiennes des États-Unis s’étaient rendues à l’appel, et figuraient dans les rangs de ce défilé sans exemple dans l’histoire de la race française en Amérique. Des députations de toutes les villes du Canada s’étaient jointes aux sociétés nationales de Montréal, et la procession qui s’étendait sur un parcours de trois milles, offrait un coup d’œil magique. On comptait cent trente et un drapeaux français, cinquante trois bannières, trente et un corps de musique et quinze chars allégoriques représentant des sujets empruntés à l’histoire du Canada. Sur tout le parcours de la procession, les rues étaient décorées de verdure et littéralement pavoisées de drapeaux, d’étendards