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jeunes enfants qui iraient à l’école pourraient l’aider jusqu’à un certain point, en dehors des heures de classe, dans les travaux intérieurs de la maison. Tout semblait arrangé à souhait et les enfants eux-mêmes témoignaient le désir de commencer bientôt les travaux qu’on leur avait assignés.

M. Dupuis s’était informé, aussitôt après son arrivée, des facilités que possédaient ses compatriotes pour remplir leurs devoirs religieux et on lui avait répondu que, sous ce rapport, les Canadiens de Fall River n’avaient rien à envier à leurs frères du Canada. Un vénérable prêtre appartenant à une noble famille française s’était dévoué au service de la population franco-canadienne, et un joli temple dédié au culte catholique sous le patronage de Sainte-Anne, s’était élevé comme par enchantement à l’appel de l’évêque du diocèse. Ce fut cependant avec un sentiment d’agréable surprise que M. Dupuis se trouva avec sa famille, le dimanche suivant, au milieu d’une foule de ses compatriotes émigrés comme lui, et qui étaient accourus de tous les coins de Fall River pour assister au service divin. L’église décorée avec goût présentait un aspect gai comme aux jours des grandes fêtes, au Canada,