Somme toute, la position matérielle, sociale, religieuse et politique de la population canadienne de Fall River, sans être aussi brillante qu’il serait peut-être permis de l’espérer, est loin d’être aussi misérable que l’on a bien voulu l’affirmer dans les rangs d’une certaine presse, aux États-Unis et au Canada. On a parlé de faim et de misère, et l’on est même allé jusqu’à dire que la seule raison qui retenait les Canadiens à l’étranger, se trouvait dans le fait qu’ils étaient, en général, trop pauvres pour payer leurs frais de retour au pays. Ces assertions ont été faites par des écrivains qui devaient être payés pour mentir ou qui avaient été trompés grossièrement par des rapports fantaisistes. Quand on répète, au Canada, que la misère règne aux États-Unis parmi les émigrés, on se trompe d’une manière étrange. Relativement au nombre de la population et au nombre des émigrants qui arrivent le plus souvent sans les moyens de pourvoir à leurs premiers besoins, il n’existe pas un pays au monde où l’indigence et la mendicité soient plus rares que dans la Nouvelle Angleterre. La statistique est là pour le prouver, et les chiffres, avec leur concision mathématique, en disent plus long que tous les articles des journaux qui paraissent avoir pour mission de décrier les institutions américaines et de calom-