saires pour subvenir aux besoins les plus pressants. Une fois lancé sur cette pente fatale, les dettes s’accumulèrent et c’était dans l’intention de mettre un frein à ce pénible état de choses, que Anselme Dupuis avait résolu d’émigrer dans un centre industriel de la Nouvelle-Angleterre. Sa famille nombreuse qui ne lui causait que des dépenses, au Canada, deviendrait une source de revenus aux États-Unis, et si ses espérances se réalisaient, il pourrait avant longtemps revenir au pays avec les fonds nécessaires pour payer ses dettes et reprendre son ancien genre de vie dans des circonstances plus favorables. Tout avait donc été préparé pour le départ, et la propriété avait été louée pour un fermage assez élevé pour une période de deux ans.
Lorsque Jeanne Girard eut annoncé sa détermination de faire le voyage des États-Unis en compagnie et sous la protection de la famille Dupuis, il fut décidé que la jeune fille serait traitée sur un pied d’égalité parfaite avec les autres enfants qui se trouvaient au nombre de six : Michel, l’aîné, âgé de 17 ans qui se trouvait à Fall River, Mass., depuis quelques mois ; Marie, âgée de quinze ans ; Joséphine, âgée de treize ans ; Philomène, âgée de douze ans ; Arthur, âgé de dix ans ; et Joseph, le plus jeune, qui n’avait que huit ans.