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avait continué, après leur arrivée au Canada, à se livrer à la culture des champs.

Les rives encore incultes du fleuve Saint-Laurent offraient des avantages magnifiques à l’agriculture, et M. de Lavaltrie charmé par le site pittoresque du village qui porte encore son nom, s’était établi avec ses serviteurs au nord de la magnifique pointe de sapins, que l’on appelle aujourd’hui « le domaine de Lavaltrie. »

Les Montépel qui avaient suivi leur maître en Amérique s’étaient établis près de l’humble manoir du seigneur, et cultivaient une des plus belles fermes des environs.

Le fermier Jean-Louis Montépel que nous venons d’introduire à nos lecteurs, possédait encore le fief de ses pères et avait la réputation d’être ce qu’on appelle au Canada un « habitant à son aise. »

Lors de la cession du Canada à l’Angleterre, en 1763, son grand-père qui était alors lieutenant dans une compagnie de milice volontaire, avait été fait prisonnier à Longueuil par les troupes du général Amherst.

Le lieutenant Montépel avait été traité avec égards par les officiers anglais, pendant sa courte captivité, et lors de l’invasion américaine, en 1776, il s’était empressé de lever une nouvelle compa-