oublié de leur demander compte de leur inaction coupable pour tout ce qui touchait aux intérêts agricoles et industriels de leurs compatriotes indigents. On faisait de la politique anglaise ; on organisait tant bien que mal les provinces de la nouvelle « puissance », mais on oubliait le paysan canadien qui se voyait chassé de sa ferme par la misère et la faim. Les « chercheurs de place » se casaient à droite et à gauche dans la nouvelle administration fédérale ; les politiciens de profession devenaient ministres ; les chefs étaient faits barons ; les valets du parti mettaient leurs talents de mouchards au service de la douane et de la police ; et l’honnête père de famille, prenait en soupirant le chemin de l’exil, se demandant tout bas où allaient les impôts et les deniers publics, et à quoi servaient surtout, les hommes que l’on qualifiait à Ottawa et à Québec du titre de ministres de l’agriculture et du commerce.
N’était-ce pas l’un de ces hommes, grand architecte de la confédération et fondateur du servilisme érigé en principe, qui disait de l’émigration canadienne :
— Laissez donc faire ; ce n’est que la canaille qui s’en va. Les bons nous restent et le pays ne s’en portera que mieux.
Le nom de cet homme fut inscrit sur la liste